HISTORIQUE -- VARAGES ET SES SEIGNEURS
VARAGES et ses SEIGNEURS
On a longtemps raconté que le village de Varages avait été fondé par les habitants de Bezaudun chassés de leurs terroir pour des raisons obscures. Le fait est parfaitement inexact.
Varages et Bezaudun existaient côte à côte depuis les temps les plus reculés.
A la faveur de la paix Romaine, s'étaient déja organisées deux communautés qu'on appelait “villa” et qui devinrent des communes à la révolution.
Au 11eme siècle, une fois les Sarazins boutés hors de Provence, Varages et Bezaudun relèveront de divers seigneurs chargés de protéger les populations. Ces hommes de guerre plus familliers avec le maniment des armes qu'avec les traités d'économie locale, multipliaient les donations aux monastères qui mettaient en valeur les terres.
Ainsi l'abbaye de Montmajour ,directement d'abord, puis par sa filliale Sainte Marie de Corens, devint co-seigneur de Varages. Dès 1005 elle y avait établit un prieuré.
Ce prieuré assurait la désserte de l'église paroissiale(alors au titre de Saint Etiènne)et disposait en propre de diverses chapelles dont celle de Saint Jean Baptiste, près de la source est la plus connue.
Il semble que pendent longtemps l'abbaye de Montmajour ai partagé la souveraineté ( on disait la directe) sur le térritoire de Varages avec deux autres seigneurs laïques.
Varages avait donc trois seigneurs.
L'usage des blasons, réservés à l'origine aux nobles, s'est développé à la suite des croisades. Nous avons représenté à l'occasion de cette exposition de faïence le blason des co-seigneurs de Varages à partir du 14 eme siècle.
Pendant tout le Moyen Age les terres du prieuré relevèrent de Montmajour. Mais au 18 eme siècle elles sont passées aux mains de Méssire le Superieur du Séminaire de Riez devenu Prieur non résident.
Il n'en reste plus grand chose en 1789. A la suite des nombreuses usurpations intervenues pendant les guerres de religions, le domaine a fondu comme neïge au soleil.
La famille Prohanne, succédant à celle des Cornut est bien involontairement entrée dans l'histoirede nos faïences que d'aucun font remonter très loin. Un chercheur un peu préssé, n'est il pas allé écrire qu'en 1490, un certain Prohanne avait loué à Varages “un tournant à émail”. Il s'agissait, en fait ,de deux meules de rémouleur données à bail par le Seigneur Prohanne dans la déscente des moulins. Mais les légendes persistent et nous ne serions pas étonnés si cette dérnière conservait encore de solides partisans.
Aux Prohannes succèda, toujours par les femmes François de Gerante qui se disait Baron de Senas, de Bras, de Varages... Tout au long des guerres de religon qui dévastèrent la Provence, Baltazard Gerante se distinga, au siège de Barjols ou ailleurs, par des actions qui n'étaient pas toujours catholiques; il n'ésita pas, quand l'occasion se présenta, à mettre la main sur les terres du Prieuré.
En 1642, Monsieur d'Ansouis, Baron de Senas, vendait tous les bien
de sa co-seigeurie de Varages (et Bezaudun) à Jean Baptiste de Castellane.
Jacques D'Oraison est signalé co-seigneur de Varages dès 1345.
En 1511, Monsieur d'Oraison ,seigneur de Cadenet est toujours co-signeur de Varages il acquiert le moulin du Portalier, en haut de la montée des moulins, à côté de l'une des trois portes du village.
A court d'argent: car la guerre de religion coûte cher; Antoine d'Oraison , Viconte de Cadenet vend en 1573 sa co-seigneurie de Varages à Mésire Honoré de Castellane , seigneur de la Verdière.
Ainsi à la suite des acqisitions successives de 1573 et 1642 la famille de Castellane devenait l'unique seigneur de Varages . En 1602, Jean de Castellane avait mème racheté les dèttes de la communauté en se faisant céder les cinq moulins à huile et à blé qui appartenaient jusqu'alors aux Varageois.
C'est à l'occasion de cette transaction le 29 Juillet 1602 que fut établi par écrit le premier règlement des eaux.
En 1673, Jean Baptiste de Castellane faisait donation de tous ses biens à son filleul et petit neuveu Jean Baptiste de Forbin marqui d'Oppède. Jusqu'en 1789 ses déscendants, seigneurs de la Verdière , Saint Julien, Bezaudun, Varages et autres lieux assurèrent sur notre communauté une autorité paternelle et bienveillante et favorisèrent l'industrie de la faïence en construisant trois fabriques et cinq moulins à vernis.
Profitant de ces heureuses dispositions, la communauté de Varages grignotait petit à petit les redevances féodales.Elles s'était même pourvue d'un blason.
La plaque de faïence représentant le blason de Varages est sortie des fours du faïencier Louis Niel, il y a plus d'un siècle . Elle avait été offerte au médecin Général Arlaud; enfant du pays.
“De gueulles à un lion d'or et d'un chef du même, chargé du mot Varages , d'azur”
Louis de Bresc dans son “Armonial des communes de Provence” attribut ces armes à la famille Sabran. Rien n'est moin sûr.
Les Sabran n'ont jamais été seigneur de Varages et leur lion était plutôt d'argent
Notre ami, Raymond Lanoé, très versé dans la science héraldique propose une explication plus séduisante:
Les armes de Varages comme celle de Bezaudun paraissent dater de l'édit de 1696 qui généralisera leurs adoption par les communautés de France .
Moyenant une redevance . A cette occasion les Varageois se seraient adréssés à leur seigneur qui leur aurait proposé à défaut du sien déjas utilisé le blason de Sybille de Fos-Marseille “de gueule au lion couronné d'or ; cette noble dame ayant épousé au temps jadis Boniface de Castellane.
Varages et Bezaudun ne formment plus maintenant qu'une seule commune . Ainsi en a décidé, le 7 Septembre 1840, Louis Philippe 1er , roi des Français par ordonnance signée à Saint Cloud.
Les habitants, bien sur avaient été consultés.Déja ils avaient vendu à l'oncan la cloche de l'église de Bezaudun et les pierres de cet édifice communautaire à un marchand de materiaux. Mais il nous reste heureusement quatre carreaux de faïence exposés dans cette pièce et sortis, pensons nous de la fabrique de Frapat; l'éphemère fabrique de Palliere “haut lieu inhabité de Bezaudun”.